Le fort Delgrès, anciennement fort Saint-Charles, est un fort français qui domine la ville de Basse-Terre en Guadeloupe. Il fut un haut lieu de la lutte franco-anglaise dans les Antilles puis de celle des Guadeloupéens contre l'esclavage conduit par l'officier mulâtre et résistant Louis Delgrès. Il est classé monument historique par arrêté du 21 novembre 1977.

Un bastion révolutionnaire
En 1794, durant la Révolution, Basse-Terre est occupée par les Anglais et le fort est l'enjeu de violents combats. Victor Hugues parvient à s'en emparer ce qui lui permet de prendre le contrôle de la Guadeloupe et d'y abolir l'esclavage. Napoléon voulant rétablir l'esclavage en 1802, le fort est occupé par l'armée coloniale en révolte de Louis Delgrès et Ignace. Le fort est pris d'assaut par des troupes venues de métropole.

'Vivre libre ou mourir !'
Louis Delgrès (1766-1802), est un métis libre né à Saint-Pierre en Martinique, fils naturel d'un haut fonctionnaire de l'administration coloniale et d'une mulâtresse. Dès 1792, il est acquis aux idées républicaines. Il devient un officier de l'armée particulièrement bien noté par sa hiérarchie. Chef de bataillon, il participe au renvoi de Lacrosse, dépositaire de l'autorité de la France en Guadeloupe, en 1801. En mai 1802, il refuse de se soumettre au corps expéditionnaire et combat en reprenant le mot d'ordre des Jacobins (républicains radicaux) 'vivre libre ou mourir'. Après 18 jours de combat, encerclé par des forces supérieures dans l'habitation d'Anglemont à Matouba (Saint-Claude), pour ne pas être fait prisonnier, il fait exploser son retranchement et meurt avec 300 compagnons d'armes. À ce jour, aucun portrait réalisé du vivant de Delgrès n'a été retrouvé.

Le fort est rebaptisé fort Delgrès en 1989 par le Conseil général de la Guadeloupe en hommage au héros de l'abolition Louis Delgrès. Depuis 2004, il est la propriété et le siège de la direction des affaires culturelles et du patrimoine.

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